Quand l'enfant devient tyran
- caroline fournier
- 14 avr.
- 2 min de lecture

On les croise à l’école, au supermarché, dans les transports, et parfois… chez soi. Ces enfants qui ne supportent aucune frustration, qui crient, imposent, exigent, et semblent prendre le pouvoir sur leurs parents. Des enfants tyrans, oui, appelons-les ainsi. Le mot est fort, mais il désigne une réalité bien concrète.
C’est quoi, un enfant tyran ?
Ce n’est pas juste un enfant qui fait des caprices. C’est un enfant qui :
ne tolère pas le “non”,
entre en crise dès qu’un adulte pose une limite,
prend l’ascendant émotionnel sur ses parents,
dicte les règles du quotidien, consciemment ou non.
Ce comportement n’est pas inné. Il ne s’agit pas d’un “mauvais caractère”. Il est le symptôme d’un déséquilibre éducatif, souvent installé depuis longtemps.
Comment en arrive-t-on là ?
La société valorise l’enfant à tout prix. Il faut qu’il s’épanouisse, qu’il s’exprime, qu’il soit compris, écouté, entouré d’une bienveillance constante. Très bien.Mais dans cette course à la parentalité parfaite, on a confondu bienveillance et permissivité.
Beaucoup de parents, animés par le désir de “ne pas reproduire”, finissent par ne plus oser :
poser de règles claires,
dire non sans se justifier,
se positionner comme adultes, garants du cadre.
Et c’est là que le glissement s’opère. L’enfant prend une place qui n’est pas la sienne, parce que personne ne la tient en face.
Les conséquences ?
Des enfants en souffrance, malgré les apparences.Car l’enfant tyran n’est pas heureux. Il est en insécurité. Il teste sans cesse les limites, non pas pour les dépasser, mais pour vérifier qu’elles existent. Et quand elles n’existent pas, il s’effondre intérieurement.
Et en face ? Des parents à bout, qui n’osent plus rien dire, qui marchent sur des œufs, qui se sentent coupables… et souvent seuls.
Comment s’en sortir ?
Pas avec une baguette magique. Mais avec une remise en mouvement du rôle de parent.
Voici quelques pistes :
Reprendre sa place d’adulte.L’enfant n’a pas besoin d’un ami, mais d’un pilier.
Poser des limites fermes, mais claires et constantes.Pas de “oui” le lundi et de “non” le mardi. L’enfant a besoin de repères.
Accepter ses émotions… sans céder à ses exigences.“Je comprends que tu sois en colère, mais la réponse est non.” Point.
Sortir de la culpabilité.Éduquer, c’est frustrer. Et frustrer n’a jamais empêché d’aimer.
Se faire accompagner si besoin.Thérapeute, médiation familiale, groupe de parole : demander de l’aide est un acte de courage.
Parents, réveillez-vous.
Ne laissez pas la peur d’être autoritaires vous empêcher d’être éducateurs.Car un enfant sans cadre, c’est un enfant seul. Et un enfant tyran, c’est souvent un appel désespéré à retrouver des limites.
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